Comme toujours, les artistes ont innové en 2020. En dépit des circonstances, elles et ils ont su exprimer leur créativité avec une agilité stupéfiante et imaginer de nouvelles façons de faire, relevant avec brio les défis de l’adaptation et de la pertinence.

Découvrez Nos indispensables de l’innovation qui ont lancé une myriade d’initiatives novatrices et de nouveaux modèles franchement inspirants qui s’inscriront sans doute de façon durable dans notre paysage culturel.

Merci à nos partenaires pour leurs généreux dons qui permettent d’offrir une bourse de 10 000 $ au lauréat de Nos indispensables de l’innovation.

luc plamondon

ÉCOSCÉNO

Réduire l’impact environnemental lié à la production culturelle, voilà la mission d’Écoscéno.  Propice à la remise en question de nos façons de vivre, l’année 2020 permet à l’entreprise d’économie sociale de consulter son milieu et de se mobiliser. Ses idées innovantes et sa force de ralliement séduisent les artistes d’ici, qui réutilisent 150 tonnes de matériaux. 

Mais où vont tous ces décors lorsque les spectacles se terminent ? Dans l’entrepôt d’Écoscéno à Hochelaga-Maisonneuve, des décors entiers se succèdent, prêts à être rachetés, valorisés et magnifiés pour de nouvelles œuvres. En facilitant la collaboration plutôt que la possession, Écoscéno outille le milieu artistique et l’inspire pour que Montréal devienne une métropole culturelle circulaire et sans déchets. Et ce n’est qu’un début : écoconception, conservation du patrimoine, partage de ressources et transmission du savoir sont les enjeux abordés dans les consultations et formations mises sur pied par l’organisme. 

En pleine expansion, l’organisme a créé huit emplois en plus de sensibiliser près de 200 professionnel.les. Solution économique et écologique pour les artistes, Écoscéno pave la voie aux cycles de création de demain

 « Chez Écoscéno, nous élaborons des solutions ingénieuses pour que des œuvres puissantes émergent en embrassant la fragilité du monde. »

— Anne-Catherine Lebeau, cofondatrice et directrice générale, Écoscéno

1. – 3. Écoscéno © Yanick Macdonald

FESTIVAL INTERNATIONAL
DU FILM SUR L’ART

38e édition

Le FIFA a su s’adapter remarquablement aux circonstances. Il a été le premier festival de cinéma en Amérique à migrer en ligne. Devant l’impossibilité de tenir des événements, l’organisme joue le tout pour le tout : la rencontre entre les œuvres et le public aura lieu! 

Réorganisant complètement cette édition qui fait date, le FIFA inspire tout le milieu culturel. En moins de cinq jours, au cœur du choc de mars 2020, l’équipe obtient les droits de diffusion des films et vidéos, évalue les options technologiques, augmente la bande passante, repense l’offre en plus de revoir entièrement le service à la clientèle et la promotion du festival. Les premières au cinéma ont toujours la cote; le FIFA peut s’enorgueillir d’avoir démontré un leadership structurant. À l’issue de ce tour de force, le FIFA partage son expertise avec plus de 35 organismes d’ici et d’ailleurs. 

C’est ainsi que 122 000 visionnements des 183 titres de la programmation, dont 44 œuvres québécoises, ont été comptabilisés. L’accès en ligne a permis de renouveler le public et de le rejoindre dorénavant d’un océan à l’autre. 

« Nous souhaitons avant tout que nos choix technologiques permettent des rencontres renouvelées entre les artistes, leurs œuvres et les publics. » 

— Philippe U. del Drago, directeur général et artistique, Festival International du Film sur l’Art 

Photos (crédits)

1. 38e édition | Festival International du Film sur l’Art © Samuel Charpentier et Sierra Lefrançois
2. à 4. 38e édition | Festival International du Film sur l’Art © Manon Assens

La Serre - arts
vivants

OFFTA 2020

En mai 2020, LA SERRE – arts vivants conçoit une édition inédite du OFFTA, naviguant entre les balises de la Santé publique. Les artistes offrent une profusion de moutures hautement créatives de leur projet initial. Défiant un contexte précaire, le festival réalise un projet qui mûrissait depuis des années : une billetterie solidaire. 

Le public s’enthousiasme devant les formes artistiques des plus pétillantes : balados déambulatoires, parcours sensoriels, spectacles filmés mettant les quelques membres du public de l’avant, chasse à l’œuvre cachée sur le Mont-Royal, performances en direct dans un jeu vidéo ou au téléphone et une foule d’autres propositions au-delà d’une simple retransmission virtuelle. Tout aussi innovante, la billetterie solidaire favorise les découvertes au sein du festival, les passes au coût choisi par le public donnant accès à l’intégralité de la programmation. 

Plus de 1  500 personnes ont réservé leur passe pour cette édition, s’engageant pour un total de 30 000 participations. 356 professionnel·le·s s de la diffusion et 128 artistes ont uni leurs forces autour de 15 projets inédits, rendant possible cette programmation déconfinée à force d’ingéniosité.

« Innover, c’est l’urgence qui émerge du dialogue constant avec notre communauté, ce qui nous pousse à être en phase avec ses nécessités, à se saisir du contexte pour affirmer une solidarité radicale. »

— Vincent de Repentigny, directeur général et artistique, LA SERRE – arts vivants

Photos (crédits)

1. Errances | Milieu de nulle part | Mélanie Binette © Sandrick Mathurin
2. Prologue | Orange noyée | Mani Soleymanlou © Sandrick Mathurin
3. Slippery Slit | Natte Yaffe © Sandrick Mathurin
4. Fleshy Sailboat | Lara Oudjian © Sandrick Mathurin

PHI

Lignes parallèles + PHI VR TO GO

Devant l’inaccessibilité temporaire de ses espaces physiques, PHI élabore deux projets pour garder un contact chaleureux avec son public. La résidence Lignes parallèles maintient un dialogue fertile avec les artistes, tandis que PHI VR TO GO rejoint la population jusque dans son confinement.

Lignes parallèles réunit 10 artistes de différentes disciplines pendant 60 jours d’exploration. À l’issue de la résidence, les œuvres et le processus font l’objet d’une exposition virtuelle et physique. Le parcours interactif rappelle l’idée d’être « seul ensemble ». De mode de vie contemporain à obligation sanitaire, cette solitude partagée devient un catalyseur pour la découverte de nouvelles démarches artistiques. Du côté du public, PHI VR TO GO permet de vivre une expérience de réalité virtuelle à la maison grâce à la location de casques et films pour un dépaysement salutaire dans le confort de son salon. 

PHI se distingue par sa réponse créative et empathique devant l’adversité. Si le service PHI VR TO GO a affiché complet pendant plusieurs mois, l’initiative se veut pérenne et est toujours offerte à Montréal, à Québec, à Paris et au Luxembourg.

« L’innovation, c’est ce qui nous fait vibrer. Nous cherchons toujours à repousser les limites en proposant des expériences à l’intersection de l’art et de la technologie. »

—  Phoebe Greenberg, fondatrice et chef de la création, PHI

Photos (crédits)

1. PHI VR TO GO | PHI © Courtoisie
2. Data Eyes – Plier des sites Internet | PHI © Marilou Lyonnais A.
3. Lignes parallèles | PHI © Courtoisie

NOS AUTRES FINALISTES